Polygamie : Aberrations et hypocrisie

Publié le par Valeo

La récente tentative de l’Iran de renforcer la polygynie relance la polémique sur le sujet et les droits de la femme, en particulier. Un débat certes justifié, qui mérite cependant un approfondissement.

Le 4 septembre dernier, le gouvernement iranien présentait un texte qui permettait à un homme de prendre une deuxième femme ou plus, sans le consentement de la première. Ce texte n’a heureusement pas été adopté suite à l’indignation qu’il a provoqué, sous forme de protestations des femmes, des réformateurs dont certains hauts dignitaires religieux. La loi a donc été purement et simplement supprimée. Ainsi, un homme ne pourra prendre une seconde épouse qu’avec le consentement de la première. Cette abrogation représente une victoire non-négligeable pour les femmes dans le respect de leur dignité si inexistante soit-elle.


Origines d’une aberration

 La polygamie est le terme utilisé pour regrouper ces terribles pratiques que sont la polygynie (un homme ayant plusieurs épouses) et la polyandrie qui représente le procédé inverse. Au-delà de la terminologie, la polygamie trouve son fondement essentiellement dans les textes religieux. Elle a toujours été l’adage des rois (les rois babyloniens, les pharaons, …) Avoir plusieurs femmes était un signe de richesse et de pouvoir. Certaines sourates du Coran  seraient favorable à la pratique. La Bible rapporte divers cas de polygamie : Lamech avait deux femmes, Abraham sous la loi du Lévirat ( possibilité pour une femme sans enfant dont le mari est mort de se marier avec le plus proche parent du défunt) ou de l’adoption (possibilité de prendre un autre femme pour assurer sa postérité si sa première épouse était stérile). Jacob a un quatre femmes, deux légitimes et deux servantes. David ainsi que Salomon ont eu plusieurs femmes… Le judaïsme présente la polygamie comme un idéal, avoir une nombreuse descendance est un signe de bénédiction. Seulement, Jésus et les prophètes n’ont aucunement encouragé le développement de la polygamie mais plutôt de la monogamie. Le livre de la Sagesse précise que « désirer une autre femme que la sienne dans son cœur est déjà un adultère.» Cependant, la mémoire ou la lecture sélective semble le propre de l’être humain. Comment peut-on simplement penser qu’une telle aberration est d’ordre divin ? Il est essentiel de rappeler que dans tous les cas où il est fait mention de polygamie, on devrait plutôt dire polygynie. Croyant ou pas, nous ne nous attarderons pas sur le sujet sachant que l’exégèse a toujours été sujet à d’énormes dérives.

Les droits de la femme

La polygynie (un homme ayant plusieurs épouses) représente 80% de la polygamie contre 1% pour la polyandrie. Il est important de comprendre que la polygamie est surtout une affaire d’homme. En fait, il serait plus juste de parler de polygynie. Les sociétés matriarcales ou la polyandrie ont été et sont très peu répandues. En ce sens, certaines sociétés qui se vantent d’être modernes sont foncièrement passéistes. Les femmes ne sont bonnes qu’à tenir le foyer et satisfaire le moindre désir de leur homme de Cro-Magnon. D’autre part, éprouver le sentiment de n’être qu’un pion sur l’échiquier de ce cher joueur ou un esclave n’a rien de valorisant en soi. Se retrouver à être la seconde ou la quatrième roue du carrosse est tout simplement humiliant. Les droits de la femme sont bafoués. L’épanouissement d’une personne par la réalisation de soi. Comment peut-on penser que ces femmes soient accomplies, alors même qu’elles sont bridées dans leurs démarches ? Les lois leurs confèrent des droits qui restent applicables que sur le papier. La liberté individuelle, le droit à la propriété et le droit à l’instruction. Dans certains pays, ces concepts relèvent plus de l'utopie que du droit. La révolution féministe, qui sévit donc en Europe et dans le monde entier, trouve sa justification dans certains de ces faits. Cette pensée n’est en aucun cas une adhésion à un discours féministe. Le fait de vouloir s’épanouir n’implique aucunement pour la femme de mettre au placard certaines de ces qualités intrinsèques comme la procréation. Il s’agit de comprendre qu’il faut trouver un équilibre dans tous ses égarements. 

L’Hypocrisie occidentale

La situation des femmes occidentales semblent plus convenable. En effet, nos sociétés monogames pénalisent la polygamie. De plus, le divorce que certains considèrent comme une autre forme de polygamie, permet de réguler les relations. Ne serait-ce pas l’aveu d’une incapacité à s’attacher à une seule personne pour la vie ? Les femmes se mettent aussi à vouloir imiter les hommes et le débauchage conjugal ou l’absence de structures (union libre, etc.) est manifeste. L’infidélité n’a jamais autant fait partie des mœurs voire acceptée comme une norme. Le divorce permet simplement à la femme de garder sa dignité. En ce sens, où la femme peut rompre en cas d’incompatibilité. Tout le monde peut batifoler sans avoir de remords.

Le fait de critiquer la polygamie est certes justifié mais les occidentaux devraient examiner de plus près leurs chères sociétés et en verront la laideur et le côté pernicieux. Légaliser cette aberration par une loi est certes une abomination. Seulement, l'infidélité cause autant de dégats psychologiques car plus insidieuse.  Après ce n'est pas une généralité car certains le vivent très bien et en même un mode de vie. Chacun doit trouver son trouver son bonheur, si l'on considère que cette attitude apporte un certain équilibre...

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