Le Paradoxe de Noël

Publié le par Valeo

Les Fêtes de Noël entraîne, même les adultes, dans un imaginaire féerique qui leur est inhérent. La magie, la joie et le bonheur dans une confusion festive et commerciale. Signe de contradiction, elles font ressortir les souffrances cachées. Chaque année, de nombreuses associations s’affairent afin d’apporter un peu de chaleur aux « oubliés du Père Noël. »

Ca y est ! Le compte à rebours a commencé. Noël s’installe  dans les rayons de supermarché et les  pages des catalogues. Noël est suspendu dans les rues de la ville comme dans les foyers. Noël fait rêver les enfants et grandir leur impatience. Pourtant cette fête  éveille une certaine amertume chez un grand nombre de personnes. Ensevelis sous les marchandises, éblouis par les lumières artificielles,  sollicités par les spots publicitaires, le vrai sens de Noël semble s’être noyé dans cette euphorie ambiante. Il est à rappeler que Noël doit aussi se vivre dans le partage et le dépouillement. Soit un autre aspect de la fête très souvent occulté.

Dans l’envers du décor

Noël est un événement joyeux mais aussi douloureux. Il s’associe à l’hiver qui sévit durant cette période de l’année. Paradoxalement, dans cette accès d’allégresse, le froid saisit le corps et le cœur de certains. En effet, les plus démunis éprouvent davantage leur dénuement et la solitude se fait plus présente dans les cœurs esseulés. Le merveilleux, s’il ravit les enfants, n’arrive pas à « émerveiller tout le monde.» Ainsi, pour atténuer ce contraste, les différentes associations s’activent afin de faire souffler un vent de bonheur dans le cœur de ceux touchés par la « dépression de Noël. »  En plus des actions menées tout au long de l’année, la période hivernale représente un pic et le renforcement de leurs activités de vente de solidarité, de distribution alimentaire, d’hébergement et d’animation. Ils peuvent ainsi venir en aide  à un maximum de personnes. Un grand merci à toutes ces personnes qui se cachent derrière ces organisations. Sous fond de crise, autant dire que les réjouissances ont débutés bien plus tôt que prévu cette année. Heureusement pour ces oubliés de la vie, de plus en plus nombreux, qu’il existe encore des gens dont le cœur n’est pas devenu cette porte blindée conduisant à l’indifférence et à l’égoïsme. Aussi, les bénévoles se mobilisent et s’organisent pour aller à leur rencontre pour les écouter, leur parler, leur offrir un café, une soupe ou un toit dans la mesure du possible. L’engouement reste très discret et  toutes les bonnes volontés sont les bienvenues. Dans une société de plus en plus impitoyable et individualiste, prenons le temps de laisser parler cette once d’humanité enfouie en nous. Si seulement, ces actes charitables pouvaient s’imprimer dans nos cœurs et nos consciences comme une valeur constante, le monde s’en porterait beaucoup mieux.  Cette approche empreinte de sensibilité et d’utopisme peut paraître ridicule mais on ne sait jamais de quoi l’avenir est fait. En un clin d’œil ou battement de cils, nous pouvons nous retrouver à la place de celui que nous méprisons ou ignorons aujourd’hui. Il ne s’agit pas d’investir ou d’anticiper les évènements en ce sens mais juste en être conscient. Tout acte d’amour doit être fait avec un certain détachement. Cette pensée mais simplement inspirée par « Dédé », un sans-abris et ancien professeur de français : « Vous savez quand nous sommes en haut de l’affiche, enfermé dans notre train-train quotidien, nous oublions souvent que rien n’est acquis dans la vie. Aujourd’hui, je suis S.D.F. (sans domicile fixe), je suis bien content de trouver cette main tendue. » 

Il ne s’agit pas de venir entacher cette belle image de Noël mais simplement de sensibiliser chacun à cette réalité. Le nombre de sans-abris ne cessent de croître . Il comprend des mères qui se retrouvent seules avec leurs enfants, des jeunes de moins de 26 ans, des retraités, des salariés précaires, etc. Les signes de la précarisation de notre société sont bien réels. Pour que la vie et Noël restent une féerie pour tous, laissons parler notre cœur et notre humanité….    

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