P.S : Autopsie d’un assassinat

Publié le par Valeo

Depuis l’échec des présidentielles, le Parti Socialiste semble être en pleine désespérance politique. L’espoir renaissait grâce aux désapprobations citoyennes de la politique gouvernementale. Seulement, le spectacle offert par le mouvement de restructuration du Parti remet son avenir en question.

Que se passe-t-il au Parti Socialiste ? Les débâcles de la présidentielle et les évènements qui ont suivis apportaient déjà un début de réponse à cette question. Le PS s’était beaucoup plus engagé dans un conflit de personnes (les Eléphants, Ségolène Royal, etc.) plutôt que dans une lutte idéologique où il s’agit de défendre ses valeurs intrinsèques et donc répondre aux attentes des militants. Ce mode opératoire s’est révélé être un échec, au vu de leur défaite à la présidentielle et de la crise de confiance, manifesté par les électeurs socialistes. Une main leur a été tendue suite aux mauvais résultats et l’indignation suscitée par les réformes de la présidence sarkozienne. Par ce mouvement d’exaspération des citoyens, ils ont pu retrouvés une certaine légitimité et redonner un sens à l’idéologie socialiste. Il s’agit, sans en trahir les principes fondamentaux, de donner un second souffle à ce Parti en s’adaptant, dans la mesure du possible, à la mondialisation en marche que l’on ne peut ignorer. Cependant, les dirigeants du Parti n’ont apparemment pas tiré les leçons qui s’imposaient de cette mauvaise gestion politique. La conséquence est la suivante. L’élection du nouveau premier secrétaire a remis en exergue les faiblesses du Parti. Nous sommes simplement revenu à une lutte de personnes sous fond de divergences relatif à la manière de restructurer intelligemment le Parti. Le spectacle en est affligeant. L’ambition individuelle occulte l’intérêt général. Tout le monde semble s’être ligué contre Ségolène Royal, qui en dépit de ses maladresses et son ambition démesurée, ne cherche qu’à rénover le Parti. De son côté, Ségolène Royal ne veut que reprendre sa revanche et en prenant le Parti se mettre dans les meilleures dispositions en vu des présidentielles de 2012. Seulement, c’était sans compter avec les ambitions de Martine Aubry, notamment. Par conséquent, deux visions de la politique socialiste à mener s’affrontent par personnages interposés, un triste spectacle qui ne tend qu’à décrédibiliser un Parti déjà agonisant. Concernant les éventuelles dérives affiliées au vote, il ne faut voir en cela qu’une tentative tout à fait puérile de défendre des intérêts personnels. Il n’est un secret pour personne que la succession à la tête d’un Parti n’est incontestablement pas une action démocratique mais concertée pour ne pas le dire autrement. En d’autres termes, le bien-fondé du dévoilement d’un certain dysfonctionnement démocratique reste à prouver. L’éclatement du Parti est manifeste. Ségolène Royal a assurément un charisme et sait mobiliser mais seule, elle ne pourra gérer le Parti. Il en va de même pour Martine Aubry. L’idée d’une alliance serait la bienvenue pour ces deux femmes caractérielles. Comment pourrions-nous fier ou même confier l’avenir de la France à des dirigeants qui n’arrivent pas à s’entendre ? Chacun rêve simplement d’imposer sa vision de la politique nouvelle à mener sans aucune forme de concertation. Quelle belle idée et image de la démocratie. Un remaniement se fait généralement par l’association d’anciennes et de nouvelles idées dans une concept idéologique. Les dirigeants du Parti Socialiste devraient en être conscient et surtout s’inscrire dans cette dynamique. Il est difficile de faire confiance à une formation, qui n’arrive pas à appliquer en interne des règles élémentaires, pour la gestion d’une société ou les différences et les divergences restent beaucoup plus significatives. Il ne s’agit pas de voir en cela la fin du Parti Socialiste mais son incapacité dans l’immédiat à se rassembler, pas seulement une unité de façade, de se restructurer et d’être force de proposition dans l’opposition qui me semble être son but premier. Une espèce d’automutilation qui profitent à ses adversaires.

 

 

La bêtise des uns fait le bonheur des autres

Le pitoyable spectacle qu’offre le Parti socialiste ne vise qu’à le discréditer, de manière plus conséquente, aux yeux des citoyens. Le premier bénéficiaire de cette errance est bien entendu Nicolas Sarkozy. Qui pouvait espérer un meilleur cadeau de la part des socialistes ? Alors qu’il était au plus bas dans les sondages, la présidence européenne de la France lui a permis de redorer son image. Sa gestion de la crise et son avancée européenne a rassuré les français et ses partenaires internationaux, même si tous les mérites ne peuvent lui être attribués. Il lui restait cependant, en interne, à ramener cette belle dynamique qui redonnerait confiance aux français au moment où la crise fait des ravages minimes certes, toutefois non négligeable. Le P.S, en vraie force d’opposition et de proposition, avait une carte à jouer. Il a préféré passer son tour et redonner la main à Nicolas Sarkozy. D’un autre côté, le vote pour l’élection du nouveau secrétaire a été marqué par une certaine dose d’abstention. L‘abstention est souvent synonyme de perplexité voire de perte de confiance. Il faut comprendre ici que certains électeurs vont se tourner vers des acteurs politique comme Besancenot ou même vers le nouveau centre.  L’érosion de cet électorat ne sera pas encore une fois synonyme de mort du Parti Socialiste. En revanche, elle sera l’expression de l’indignation et du désappointement des militants qui ne se retrouvent plus dans ce Parti est perte et en quête d’identité, à l’heure où elle devrait s’inscrire comme une vraie alternative à la politique gouvernementale, qui ne ravit pas le plus grand nombre.

Le Parti Socialiste a encore de belles années devant lui. En effet, avec la crise qui sévit, personne ne peut affirmer quel sera l’état de la France dans quelques années. Personne ne peut non plus affirmer quel sera l’état de la droite dans quelques années. Seulement, il reste à craindre, même si cette approche reste illusoire, la montée des nouveaux partis (Besancenot, Bayrou, etc.) qui peuvent gagner du terrain dans le coeur des français sachant plus à quel saint se vouer. Même si c’était un vote de protestation, la montée du Front National a traduit une première fois le ras-le-bol et l’indignation des citoyens. Plusieurs hypothèses sont envisageables. Seulement, la scène politique se repartie globalement entre deux partis, la droite et la gauche. Bizarrement, les partis de droite assurent mieux leurs refontes que celles de gauche. En d’autres termes, la scène politique française actuelle se divise entre l’Union pour un Mouvement Populaire (U.M.P.) et le Parti Socialiste (PS). La politique menée par le gouvernement aujourd’hui  ne fait pas l’unanimité. Il est très judicieux de penser que le Parti Socialiste gagnerait à se rassembler et se reformer afin de représenter l’alternative salutaire pour les citoyens au sortir de cinq années de l’administration Sarkozy. Le temps n’est plus à une lutte interne entre traditionaliste et réformateurs, à la scission ou la création de nouveaux partis. Un changement doit être opéré dans tous les cas. Il s’agit simplement de définir dans quelle démarche ce changement doit s’inscrire…

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